''Quand vous êtes au bout du rouleau parce que le monde semble s’être ligué contre vous, posez-vous, la tête entre les mains, et pressez fort. Pressez jusqu’à ce que toute cette noirceur sorte et utilisez-la pour créer quelque chose de positif.'' Reprendre sa vie en main, tel est le thème de cette nouvelle galette des Américains Black Tusk. Fort d’un nouveau line-up et d’une motivation décuplée, le quatuor de Savannah, Géorgie, nous revient avec un septième opus survitaminé.
En six ans, la formation sludgecore a pris du muscle et cela s’entend dès l’introductif 'Out Of Grasp'. La présence d’une seconde guitare vient doper le son, déjà épais de base. La puissance qui s’en dégage vient dynamiser des morceaux au tempo généralement assez élevé, parfois proches du death’n roll d’un Entombed ('Harness', 'Flee From Dawn') ou du punk à la Discharge ('Lift Yourself').
Le côté abrasif des guitares donne un côté crust à certaines pièces, à l’instar de l’entrainant 'Against The Undertow', qui n’aurait pas dépareillé sur un vieux Doom ou le premier Axegrinder.
La présence de deux six-cordistes apporte une certaine fraicheur mélodique, ces derniers s’adonnant au jeu des twin-guitars ou de soli à la tierce ('The Way Forward').
Derek Lynch, qui a eu la lourde tâche de succéder à feu Jonathan Athon à la basse, apporte un groove inédit à l’ensemble et ferait taper du pied à un cul-de-jatte sur le bien nommé 'Dance On Your Grave'. Il fait également preuve d’un certain talent vocal, sur 'Brushfire' notamment.
Si cette cuvée 2024 se veut plus lumineuse que le désespéré ''TCBT'', le combo nous offre quelques passages bien lourds ('Brushfire', le final de 'Out Of Grasp'). L’ultra plombé 'Ocean Of Obsidian', avec sa rythmique lancinante, dévoile le côté le plus sombre de la bande. Serti de chœurs éthérés, ce bijou de noirceur constitue probablement le moment le plus viscéral de ce long format.